Visiter Amsterdam et s'instruire (suite et fin)
Visiter Amsterdam et s’instruire (suite et fin)
La réaction de notre ami Ségou m’a fait comprendre que la suite de mes impressions que je n’osais livrer (peur d’être trop long) était bien nécessaire(pour descendre du vélo). La voici donc.
Un cosmopolitisme rassurant : On dit de Paris qu’elle est une ville cosmopolite. Mais quand celle-ci pèche par l’hétérogénéité des ethnies et des classes sociales de sa population, Amsterdam fait dans l’homogénéité. Mes longues marches à travers la ville ne m’ont pas mené à des quartiers plus chinois, plus indiens ou africains. Et dans les foules des promeneurs, le mélange ethnique est encore plus frappant qu’à Paris. La diversité aussi.
Dès mon retour, le comportement de quelques groupes de jeunes noirs m’ont rappelé que je suis dans une société différente. Alors je me suis rappelé les paroles de l’écrivain Raphaël Confiant disant que la stigmatisation génère des comportements particuliers. C’est vrai !
Le cosmopolitisme dans la restauration : Ici, les restaurants affichent sans complexe leur nationalité et l’on découvre ainsi des noms que l’on aura du mal à trouver ailleurs dans l’art de la table : péruvien, chilien, argentin, équatorien, laotien, malais etc… Aussi, les Hollandais sont obligés d’afficher « Restaurant hollandais ». Pas mal ! Une restauration plus diversifiée qu’ailleurs donc.
Le mélange des genres en architecture : L’immense Hôtel-restaurant en forme de pagode sur le port d’Amsterdam est une preuve absolue que les Hollandais - qui ont sillonné le monde - ne craignent pas le cosmopolitisme. Cette évocation de la Chine ou de la Malaisie sur ce célèbre port fait croire à un esprit différent qui se voit également dans l’association de l’ancien et du moderne partout. Finalement, tout cela apparaît très harmonieux. Il faut oser pour le croire !
Priorité aux commerces de proximités : La Hollande compte-t-elle beaucoup de super marchés ? A Amsterdam, je n’ai pas vu de super marchés avec d'immenses parkings pour voitures. Une multitude de petits commerces, si. A la différence des villes françaises, il semble qu’il n’y ait pas de quartiers commerçants et des quartiers non commerçants ou dortoirs. Ainsi pas besoin de prendre la voiture puisqu’on a tout à proximité. D’autre part, cette organisation de la cité permet au visiteur de voir partout vivre réellement la population. Cela lui permet aussi d’avoir à boire et à manger partout où il se trouve et à tout moment de la journée. Les autres villes d’Europe que je connais ne permettent pas toutes ces possibilités à la fois.
Le passé négrier : Le beau bateau sur le port - réplique de ceux qui voguaient sur les océans à l’époque de l’esclavage – rappelle à tous que ce peuple a écrit aussi une longue page de l’histoire de la navigation. Il permet de comprendre dans quelles conditions voyageaient non seulement l’équipage mais aussi les esclaves embarqués. A visiter absolument.
En privilégiant l’usage du vélo plutôt que celui de la voiture, en optant pour le cosmopolitisme social et le commerce de proximité, la Hollande montre que des voies pour le mieux-vivre existent. Il nous reste à oser.
Raphaël ADJOBI