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Lectures, analyses et réflexions de Raphaël
15 octobre 2009

La taxe carbone et nous

                                 La taxe carbone et nous

            Nous y sommes ! Nous l’avons cherché, nous allons l’avoir ! A force de vivre de manière irraisonnée, il nous faudra payer un tribut. Il se présentera sous la forme d’une taxe – une contribution, disent certains (c’est plus doux !) - pour lutter contre le changement climatique qui nécessite, selon les experts, « un changement organisationnel et comportemental de nos sociétés ». Il faut entendre par là un changement de comportement de l’humanité tout entière.

Taxe_carbone_1            La taxe carbone a été mise en place dans les années 1990 en Suède, en Finlande, et au Danemark. Elle devrait entrer en vigueur en France dès le 1er janvier 2010. Les autres pays de l’Union européenne suivront car celle-ci a besoin d’ « un outil pour réduire les émissions de gaz à effet de serre » et des « ressources appropriées pour financer une politique climatique mondiale » (site maxisciences) ; c’est encourager les investissements dans les énergies renouvelables ou peu productrices de gaz à effet de serre. Mais tout cela restera certainement de belles paroles dans bon nombre de pays européens, notamment

la France.

            Je ne veux point ici remettre en question le bien fondé de la nécessité d’un changement de comportement des particuliers et des entreprises industrielles et commerciales. Chacun, au regard de l’état des sociétés développées et des comportements individuels, sent le besoin de se tourner vers des énergies propres ou moins polluantes. Je voudrais tout simplement et franchement dire ici que le gouvernement s’y prend très mal pour nous faire accepter cette « contribution » qu’il juge nécessaire pour nous « inciter à modifier nos comportements les plus énergivores, responsables du réchauffement climatique ».

            L’histoire de l’humanité nous enseigne des comportements qui semblent imposés par la nature et que la morale a fini, sous tous les cieux, par codifier en nous. Elle nous enseigne que les hommes travaillant la terre pour en tirer leur subsistance ont vite compris que la nature exigeait d’eux du repos pour pouvoir produire à nouveau et les satisfaire. Par contre, notre époque en a décidé autrement. Forçant la nature à produire nuit et jour et par toutes les saisons la nourriture qu’elle n’offrait qu’à un moment précis de l’année, les hommes ont fini par croire la dominer impunément. Les engrais qu’il enfouissait dans le sol à coups de pelleteuse ont fini par polluer les nappes phréatiques ; Les canalisations issues des usines et conduites dans les cours d’eau les ont rendus imbuvables, nécessitant une technologie industrielle pour les rendre potables.

            L’avènement de l’industrie avec la transformation massive de produits uniformes destinés la consommation d’un grand nombre de personnes pour un bénéfice financier toujours plus grand, a fini par couvrir la terre entière de cheminée polluantes ; la concentration humaine dans des villes de plus en plus grandes avec des moyens de transports plus rapides, plus nombreux et polluants ont contribué à rendre l’air que nous respirons et celui qui , à ce qu’il paraît, protège la terre, impropre à la vie humaine.

Heures_sup            Malheureusement, au moment où le besoin de changer de comportement s’impose, on nous incite à travailler plus pour gagner plus, c’est à dire à faire tourner davantage les usines, à faire fonctionner davantage toutes les machines grandes consommatrices d’énergie. Non content de cela, on voudrait même empêcher à la nature d’avoir le temps de reprendre son souffle. Aussi, on nous demande même de travailler le dimanche. On refuse à la nature un jour de repos pour se renouveler, un jour de repos pour que le gaz rejeté dans l’air toute la semaine ait le temps de se dissiper avant la reprise de nos activités. On prétend que rouler moins vite nous évite les pics de pollutions. Foutaises que cela !

            Devant ce qui apparaît comme un paradoxe, certains soupçonnent l’état français de faire de la taxe carbone un moyen de  faire des  recettes fiscales pour combler ses dettes. Si donc demain, vous ne voyez pas se multiplier les pistes cyclables et les tramways, si vous voyez autant de camions sur les routes, si vous voyez que le travail du dimanche se généralise, obligeant plus de déplacements et maintenant des machines en tous genres en action, si les villes sont de plus en plus illuminées et plus longtemps, tant qu’il vous faudra continuer à laisser couler des litres d’eau froide avant d’avoir de l’eau chaude, sachez que votre « contribution » n’aura effectivement servi qu’à combler les dettes de l’état. Pour changer de comportement, il appartient à celui-ci de proposer des alternatives à nos habitudes actuelles. En attendant la mort par suffocation ou par détérioration de notre environnement, le rythme de la vie que nous nous imposons, lorsqu’il ne nous pousse pas au suicide, génère en nous tant de stress que nous passons le plus clair de notre temps à avaler des anti-dépresseurs qui ruinent notre santé. Mourir ou devenir fou par le travail en attendant la fin du monde semble la seule alternative qu’on nous propose pour l’instant.

Raphaël ADJOBI

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