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Lectures, analyses et réflexions de Raphaël
24 septembre 2011

Les Africains-Français à la recherche d'une plateforme de combat pour l'avenir

         Les Africains-Français à la recherche

  d’une plateforme de combat pour l’avenir 

DSCF0689            Le 10 septembre 2011 s’est tenue à Paris, rue Gobaut, l’avant-dernière réunion du « Mouvement des Africains-Français ». Prévue à 15 h, elle n’a débuté qu’à 16 h. La ponctualité serait donc à surveiller afin d’encourager la participation de ceux venant des provinces. Une cinquantaine de personnes avaient fait le déplacement ; ce qui est réjouissant. 

            La réunion a débuté par une introduction de la maîtresse des lieux : Calixthe Beyala, qui a mis sa notoriété au service du mouvement comme fer de lance. Elle reviendra quelque temps plus tard pour un brillant et provoquant exposé sur l’attitude des Africains en général face à l’évolution du monde.                                                                        

            Mais pourquoi donc les Africains sont-ils des ardents partisans de l’inertie ? Pourquoi rien ne les réveille en masse et ne les met en mouvement ? Rien que la peur ne peut expliquer cette attitude, clame Calixthe Beyala. L’Africain vit avec la peur au ventre ! Il n’y a plus d’hommes en Afrique, lance-t-elle. Un homme doit veiller sur sa femme et ses enfants et leur procurer de quoi manger, de quoi se vêtir. C’est pourquoi le "petit Blanc" prend les armes pour aller en Afrique chercher ce qui manque aux siens. Et c'est la même raison qui fait dire à Barak Obama que «  le rôle d’un président, c’est de veiller à ce que son pays ne soit pas en manque des ressources qui lui sont nécessaires ».*    

            Pendant ce temps, que fait l’homme africain ? Vautré dans sa suffisance, il ne cesse de discourir sur les autres, le ton toujours sentencieux. Prompt à invoquer des prétextes fallacieux, à en inventer si nécessaire, pour ne pas se battre. A vrai dire, c’est la peur de prendre ses responsabilités qui le mine et l’empêche de jouer son rôle de protecteur et de pourvoyeur des besoins de sa famille. N’est-ce pas ainsi que  nous sommes également, nous, Africains-Français ? Trop de prétextes nous empêchent de nous engager dans la défense de la cause noire. 

            Et comme le fera remarquer un intervenant avec beaucoup de justesse, les Africains-Français sont dans une situation délicate : nous profitons des fruits de la chasse du "petit Blanc" qui va bombarder les pays africains et nous pleurons en même temps nos parents qui en meurent. Plutôt que de nous plonger dans une bêtifiante inertie, cet état de fait devrait nous révolter et nous mener à l’action. Malheureusement, des millions d’Africains-Français n’ont jamais été capables de paralyser momentanément un secteur quelconque de notre pays afin de montrer leur désaccord ou leur opposition aux crimes commis en Afrique au nom d’idéaux trompeurs qui cachent des actes de prédation. On oublie que c’est à ce prix qu’aux Etats-Unis d’Amérique et en Afrique du Sud les lignes du respect et de la considération ont été repoussées par les Noirs.                 

            Certes, dans l’immédiat, - avant décembre 2011 -  le MAF a le souci de faire en sorte que presque tous les Afro-Français en âge de voter s’inscrivent sur les listes électorales pour participer aux élections de 2012. Et il compte bien faire du chiffre des adhésions une arme de négociation avec les partis politiques pour défendre ses valeurs vis-à-vis de l’Afrique. Mais, à plus long terme, le mouvement envisage la mise en place d’une plateforme de propositions en vue de la valorisation de l’Afro-Français. Au regard de ce qui est dit plus haut, cet objectif s’impose comme une absolue nécessité. 

            En effet, comme le disait si bien Calixthe Beyala, qu’attendons-nous pour favoriser par des actes concrets la naissance d’une élite Afro-Française capable de défendre nos intérêts et jouer un rôle prépondérant dans le paysage politique de notre pays ? Comment les Noirs peuvent-ils accéder au pouvoir en France s’ils ne constituent pas une force visible qui mérite respect et considération ? Il convient de travailler de concert pour que cet objectif soit un jour  atteint. Déjà, le mouvement songe à la création d’une cellule enseignante pour se pencher sur la question de la formation des Afro-descendants dans notre système éducatif. On constate par ailleurs qu’il n’y a que les Africains qui n’ont pas une « Maison de la culture » en France ! Comment les valeurs que nous véhiculons et que nous défendons peuvent-elles être prises en compte ou respectées si personne ne les voit, si personne ne les connaît ? Là aussi, tout doit être mis en œuvre pour qu’une maison de la culture africaine voie rapidement le jour. 

            Enfin, dans le domaine de l’éducation publique – même si cela ne peut être un élément à inscrire au nombre des objectifs à atteindre – on peut retenir la pertinente intervention de notre ami nantais qui nous conseille de mener un combat contre l’exclusion liée à l’insidieuse question souvent posée aux Noirs par les Blancs : « De quel pays es-tu ? » Puisque la question n’est jamais posée aux Français blancs d’origine hongroise, polonaise, italienne, espagnole, … il serait juste que les Afro-Français refusent leur exclusion de la France en disant qu’ils sont originaires de la Côte d’Ivoire, du Congo, du Cameroun, du Mali… Être Africain-Français c’est déjà beaucoup et cela doit être la seule réponse à délivrer désormais. Sur ce chapitre, ceux qui ont l'habitude de lire mes commentaires ça et là savent que c’est un combat que je mène depuis de nombreuses années.   

           DSCF0688 En moins de trois mois d’existence, le MAF apparaît comme le seul mouvement à totaliser en un temps record le plus grand nombre d’adhérents. Mais pour que sa présence sur l’échiquier politique de notre pays soit remarquée de façon durable, il lui faut asseoir une plateforme de projets suffisamment étoffés et réalisables (donc réalistes) qui offre à ses adhérents des raisons d’être fiers pour poursuivre le combat et se défendre contre les questions de leurs détracteurs. Cette plateforme pourra aussi s’avérer un outil précieux pour convaincre ceux qui hésitent encore à rejoindre notre mouvement. 

*Propos attribué à Barak Obama lu dans le courrier d’un  ami Internaute. 

Raphaël ADJOBI

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5 septembre 2011

France : Calixthe Beyala lance le "Mouvement des Africains-Français" contre la recolonisation de l'Afrique

            France : Calixthe Beyala lance

  le « Mouvement des Africains-Français »

      contre la recolonisation de l’Afrique

MAF 0002            Un événement qui a marqué l'été 2011 et qui est aussitôt devenu cher à mon coeur est la naissance du mouvement des Africains-Français (M.A.F). Un mouvement qui a clairement affiché sa vocation politique suscitant immédiatement des interrogations quant à son adéquation ou non avec les principes de la République Française qui ne reconnaît pas de traitement ethnique des problèmes des citoyens. 

            Que ceux qui se posent des questions commencent d'abord par balayer de leur esprit le complexe du regroupement ethnique. Partout dans le monde où les minorités constituent un élément important au sein de la population nationale, elles sont clairement identifiées par une dénomination particulière. Aussi parle-t-on d'Afro-américains, Sino-Américains, Latino-Américains, Afro-Brésiliens, Afro-Equatoriens, etc. Les médias français ne se privent d'ailleurs pas de reprendre allègrement ces formules ethniques dans le traitement des informations. Pourquoi serait-il donc une insulte à la République de parler d'Afro-Français ? 

            Ne l’oublions jamais : sous le couvert de la neutralité ou de l’égalité, la France a toujours distillé une sorte de négationnisme dans de nombreux domaines et cela a malheureusement souvent fonctionné. Nous avons connu sa politique du travailleur unisexe qui a fait tant de mal aux femmes jusqu’à ce que les travailleuses fassent un peu de bruit pour obtenir des traitements adaptés à leur féminité. Notons aussi que le combat des Français du Canada pour la reconnaissance de leur spécificité avait été applaudi et soutenu par la France à une époque pas très lointaine. Devant le négationnisme, il est donc bon que ceux qui se sentent bafoués dans leur spécificité ne plient pas l’échine. 

            D’autre part, ceux qui se posent des questions doivent absolument écarter l'idée que le M.A.F. vise la recherche de solutions à des problèmes d'ordre social. Qu'ils sachent que ce mouvement est la résultante du combat que Calixthe Beyala et de nombreux Français (surtout Afro-Français) ont mené avec les Africains pour dénoncer la recolonisation de l'Afrique avec l'intervention de l'armée française en Côte d'Ivoire qui a abouti au changement de président à la tête de ce pays. Puis la révélation de l’inversion des résultats des élections au Gabon pour installer Ali Bongo fut la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Le combat du M.A.F. est donc un combat politique mû par une sensibilité pour la chose africaine. Ce mouvement trouve sa légitimité dans une tradition de solidarité avec les nations agressées que les Français partageaient avec d'autres populations occidentales jusque dans les années quatre-vingts. En ce temps-là, les étudiants et les intellectuels descendaient dans les rues des villes pour dénoncer les guerres et les injustices que la France ou d'autres nations puissantes infligeaient à des peuples lointains. Aussi, c'est en France que de nombreux Africains ont pour la première fois participé à une manifestation publique pour fustiger l'Apartheid et réclamer la libération de Nelson Mandela ou pour dénoncer les essais nucléaires à Muroroa. Le M.A.F renoue donc avec cette tradition aujourd'hui oubliée.

            C’est par conséquent le visage informe de la démocratie française et plus particulièrement celui de sa politique étrangère à l’égard de leurs pays d’origine qui ont poussé les Afro-Français à créer - dans l’indignation – le M.A.F. En effet, la démocratie française est très loin d’être accomplie. C’est comme si sur le chemin de cette forme de gouvernement, notre pays s’est arrêté à mi-chemin permettant ainsi, avec le temps, l’installation d’une véritable oligarchie. Le fait que les représentants du peuple n’aient aucun pouvoir sur la politique étrangère du gouvernement l’autorise à user de la force militaire dans les pays étrangers en toute impunité. On finit même par croire que les malheurs que le gouvernement inflige aux populations africaines sont un spectacle qui nous réjouit puisqu’ils font augmenter la cote de popularité du président de la république. Tout laisse croire que plus la France lâche des bombes sur un pays africain, plus son président a des chances d’être réélu.  

            Mais les populations Afro-Françaises ne peuvent se permettre de rester inactives devant des pratiques qui leur rappellent un passé douloureux. Elles ne peuvent rester insensibles devant ce retour à la colonisation de l’Afrique avec son lot d’humiliations qu’ont vécues leurs parents et que certains ont connues eux-mêmes. Elles ne peuvent voir les images des chars de leur pays écraser arrogamment les populations des villes africaines sans réagir. Et comme en France les échéances électorales sont les seuls moments où nous, citoyens, pouvons intervenir sur l’action internationale du gouvernement en le sanctionnant ou en l’approuvant, les Afro-Français ont formé le M.A.F. afin de s’exprimer massivement dans ces occasions-là. Infléchir la politique internationale de la France par des négociations avant les échéances électorales est clairement l’objectif final.  

            Rêvons donc à la force de nos voix. Rêvons à la puissance de ce mouvement qui, s’il obtient l’adhésion de la grande majorité des Afro-Français, pourrait peser dans la balance électorale. Pour ce faire, il est nécessaire que le mouvement soit connu de tous et que chacun prenne ses dispositions pour figurer sur les listes électorales afin de respecter la consigne de vote qui sera donnée le moment venu. Le choix du candidat sur lequel porteront nos voix sera forcément fonction des négociations qui auront été faites avec lui et les engagements qu’il aura pris avec nous. Imaginez l’état d’esprit d’un des candidats sûr d’engranger deux à trois millions de voix qui d’ordinaire étaient anarchiquement éparpillées ! C’est en clair la force du chiffre des adhésions qui sera notre atout principal dans les négociations que nous aurons avec les différents candidats. Il importe donc que le plus grand nombre possible de Français qui ont quelques liens avec l’Afrique prennent une adhésion à la M.A.F. pour rendre éminemment visible la force que nous représentons dans le paysage de notre pays.numérisation0002

            Cessons dès maintenant de nous disputer avant même d’avoir tenté quelque chose. Cessons cette habitude de répéter que « tout cela ne sert à rien » avant même d’avoir essayé. Sachez que votre adhésion à la M.A.F. permettra la constitution d’un capital d’électeurs que tous les candidats regarderont comme une force à ne pas négliger. Ensuite, votre inscription sur les listes électorales puis votre vote traduiront clairement votre volonté de faire changer la politique étrangère de notre pays vis-à-vis de l’Afrique. Ce changement, vous pouvez l’obtenir si vous croyez en vous ! Votre foi manifestée sera une force ! Ayez foi en vous et manifestez-vous ! Joignez l'action à votre indignation et vous rendrez tout changement possible !

Espoir déçu. Deux ans après le MAF a disparu du seuil du paysage politique français. Aucune activité, aucun site.  

Raphaël ADJOBI

Contact : Calixthe Beyala, 9 rue Roger Gobaut

93500 Pantin (pour obtenir le bulletin d'adhésion

et le texte fondateur)

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