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Lectures, analyses et réflexions de Raphaël

18 juin 2011

Appel du 18 juin : Critique de l'esprit français et hommage aux soldats africains

             Appel du 18 juin : Critique de l'esprit français

                          et hommage aux soldats africains 

 

A la fin du mois d'octobre 2006, j'avais écrit un article dans lequel je critiquais le qualificatif "cartésien" souvent accolé à l'esprit français. J'avais alors trouvé dans le film "Indigènes", sorti la même année, et les remous politiques qu'il provoqua, les arguments suffisants pour fustiger ce que je considérais comme un abus de langage. C'était l'esprit français que j'attaquais. En ce jour de commémoration de l'appel du 18 juin, mes pensées vont vers tous les Africains qui ont été convoyés sur les différents fronts européens au nom de la liberté de la France et des français. Payés en monnaie de singe, les promesses faites sous l'ère Chirac ne furent concrétisées que récemment, au moment où ces combattants pour la liberté de la France ne sont guère que quelques rares individus à rester encore en vie.  

de Gaulle à Brazza 2 

           « Indigènes », la France n’est pas cartésienne

 

                Dans l’esprit de nombreux intellectuels et hommes politiques français, la France est drapée dans le magnifique manteau de la pensée de Descartes. On se plaît à affirmer avec beaucoup d’orgueil que l’esprit français est rationnel, cartésien.

                Et c’est la même fierté qui enfle le cœur du français lorsqu’il affirme à haute et intelligible voix qu’il vit dans un pays de liberté, d’égalité et de fraternité, oubliant totalement que ces trois notions ne sont point une réalité concrète mais plutôt un idéal à atteindre. Oui, c’est se tromper par excès d’orgueil que d’affirmer avec les hommes politiques et les journalistes prétentieux que règnent en terre de France la liberté, l’égalité devant la loi et la fraternité entre les citoyens. Au moment du choix de cette devise, ce n'était point l’idée qui animait ses initiateurs. Cela, personne ne peut en douter. Plus humblement, les pères de cette devise fixaient au peuple français un idéal vers lequel ils voudraient qu’il tende en toute circonstance ; un idéal qui se voulait le moteur des actions.

Il est donc temps que nous quittions cet air prétentieux qui nous porte sans cesse à affirmer ce qui n’est point. Il faut se garder d’être ridicule à force de s’envoyer des fleurs ou de se tresser des lauriers. Être français ne signifie point que l’on est meilleur ou pire que les autres ; et surtout il ne faut point croire qu’être français signifie que l’on est rationnel dan sa manière de concevoir l’égalité ou la justice sociale. Être français ne signifie en aucune façon que l’on est cartésien du simple fait que Descartes est français.

                Il me suffit, pour illustrer ma pensée, de rappeler ici les conséquences  de la sortie du film « Indigènes ». Quel homme politique, quel journaliste français, quel citoyen français ignorait – avant la sortie de ce film – que les Africains ont été nombreux à venir se battre pendant la deuxième guerre mondiale pour la libération de la France ? Quel homme politique, quel journaliste, quel citoyen français ignorait – avant la sortie de ce film – que ces Africains, une fois la guerre terminée se sont retrouvés avec des soldes dérisoires alors que les anciens combattants français étaient gracieusement récompensés ? Quel homme politique, quel journaliste n’a jamais entendu le cri de détresse des anciens combattants africains demandant justice par le versement d’une solde égale à celle des anciens combattants français.

                Face à leurs cris, face à leur douleur, face à leur misère, le prétendu esprit rationnel français est toujours resté aveugle et sourd. C’était à croire que si la raison n’a point de cœur, elle n’avait point d’yeux ni d’oreille non plus.

                Puis sortit le film « Indigènes ». Lors de sa première projection, l’épouse du président de la République aurait été émue aux larmes et aurait dit à son illustre mari : « Jacques, il faut faire quelque chose ». Sitôt dit, sitôt fait. Les élus du peuple proclamèrent en grande pompe l’avènement de l’égalité des soldes entre tous les anciens combattants de la dernière guerre qui ont défendu la France sous sa bannière. Voilà enfin les anciens combattants africains Libres et Egaux avec les anciens combattants français.

                Il me plaît de souligner ici combien il est regrettable que la raison soit incapable de reconnaître l’injustice là où le cœur la sent profondément. Il a suffi qu’une reine émue demande à son prince de satisfaire un de ses désirs pour que l'on songe à accorder l'égalité devant la loi à de milliers d’anciens combattants qui en étaient privés. 

                Sincèrement, il me semble que l’effet produit par la sortie de ce film peut être vu tout simplement comme la volonté de satisfaire le caprice d’une princesse que comme la juste et rationnelle réparation d’une injustice longtemps consciemment ignorée.

 

Raphaël ADJOBI

 

(Jeudi 26 octobre 2006 ; première publication : décembre 2006)

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13 juin 2011

Le Bilan de l'intelligence (une conférence de Paul Valéry)

                                 Le Bilan de l’intelligence

                                         (Réflexions de Paul Valéry)

Le bilan de l'intell 

            Ce petit texte d’une soixantaine de pages édité en petit format par les éditions Allia est le fruit d’une conférence prononcée par Paul Valéry le 16 janvier 1935 à l’université des Annales. Un constat de l’intelligence humaine devant les faits du monde dont l’homme est à la fois le témoin et l’agent qui résonne encore, plus de soixante ans après, comme une triste réalité. Ce constat, c’est le désordre sans borne que « nous trouvons autour de nous comme en nous-mêmes, dans nos journées, dans notre allure, dans les journaux, dans nos plaisirs, et jusque dans nos savoirs. »

 

            Ce désordre, selon le conférencier, tient avant tout à une conception moderne du temps. « Nous ne savons plus féconder l’ennui », l’idée même de durée nous est insupportable ; il nous faut constamment chercher à remplir le vide. Aussi, nous multiplions les productions, les « nouveautés dans tous les domaines ».  Aujourd’hui, on n’attend pas de sentir un besoin pour chercher une solution ; on invente pour ensuite susciter le besoin. Ces brusques développements des choses sont venus interrompre une tradition intellectuelle. Ainsi, la continuité que nous connaissions dans les esprits et faisait que, d’une part, l’homme cherche dans le présent la suite et le développement des choses passées, et d’autre part qu’il cherche à déduire de ce qu’il sait du présent quelques éléments pour appréhender le futur sont une tradition oubliée ou perdue. « Nous ne regardons plus le passé comme un fils regarde un père, duquel il peut apprendre quelque chose, mais comme un homme fait regarde un enfant », conclut-il dépité.

 

            Paradoxalement, le désordre dont il est question et qui est la conséquence d’un développement intellectuel intense ne permet pas à notre intelligence de s’adapter à son évolution. Toutes les productions humaines ont été faites « sans ordre, sans plan préconçu », et surtout sans égard pour la nature humaine et sa capacité d’adaptation à l’évolution des choses produites. En d’autres termes, l’esprit humain semble ne pas surmonter ce qu’il a fait. « Tout ce que nous savons, dit Valéry, tout ce que nous pouvons, a fini par s’opposer à ce que nous sommes ». Nous voilà bien ! diriez-vous.                   

 

            Si nous nous inquiétons aujourd’hui de la vitesse des productions de notre monde, c’est certainement parce qu’au fond de l’être humain le besoin de quelque stabilité est une nécessité vitale. Nous avons besoin, comme dirait Montaigne, de nous sentir dans une assiette certaine. Ce qui permet à Paul Valéry de conclure que « ce monde prodigieusement transformé » par l’intelligence humaine n’est peut-être rien d’autre qu’une période de transition. Qu’est-ce à dire ? Ici, je reprends l’exemple donné par Valéry lui-même pour mieux vous faire comprendre pourquoi nous vivons sans doute une époque de transition. Imaginez une femme en âge de procréer. Cette femme est à « une époque de stabilité ». Puis vient un jour où elle tombe enceinte. Elle entre dès lors dans une époque de transformation ou « une époque de transition » qui aura son terme. A la naissance de l’enfant, elle entrera dans une nouvelle époque de stabilité. La situation actuelle du monde s’apparente fort – dit Valéry – à une époque de transition comme celle décrite. « Qui sait si toute notre culture n’est pas une hypertrophie, un écart, un développement insoutenable qu’une ou deux centaines de siècles auront suffi à produire et à épuiser ? ». En d’autres termes, une espèce de poussée de fièvre qui se calmera et disparaîtra sûrement.   

 

            Mais alors, me direz-vous, pourquoi s’inquiéter ? Malheureusement, disons-le, il y a de quoi à être inquiet. En attendant la traversée de cette période de transition dont nous ignorons la durée, l’esprit humain – puisqu’il s’agit de lui – court un risque majeur : le retour vers l’animalité. C’est vrai, la souplesse de l’intellect est admirable, dit Valéry ; mais il n’est pas certain qu’il résiste indéfiniment au traitement inhumain, aux excès que nous lui infligeons et qui émoussent notre sensibilité. Aussi, conclut-il sur ce chapitre, « Tout l’avenir de l’intelligence dépend de l’éducation, ou plutôt des enseignements de tout genre que reçoivent les esprits. »

 

A ce stade de son exposé, Paul Valéry entreprend une sévère critique de notre système d’enseignement qui, selon lui, participe au désordre de notre temps qu’il vient de peindre. Le diplôme que notre système éducatif a érigé en valeur absolu lui apparaît comme le pire ennemi de la culture puisque le minimum exigible devient l’objet des études et non point la formation de l’esprit. On peut convenir avec lui que le diplôme qui passe parmi nous pour savoir n’est en fait que le brevet d’une science momentanée. Valéry le juge même « mauvais parce qu’il crée des espoirs, des illusions de droits acquis ».

 

            Ce livre est un concentré d’intelligentes réflexions sur l’état du monde et de l’esprit humain. Il nous rappelle que devant nos productions désordonnées et notre passion de l’immédiateté, notre sensibilité s’émousse. L’effacement des intellectuels devant les politiques et les débats futiles nous le montre assez. Remettre ce texte sous nos yeux, c’est nous appeler à un examen de conscience devant les productions de notre esprit qui, après nous avoir émerveillés, commencent à nous inquiéter.    

 

Raphaël ADJOBI

 

Auteur : Paul Valéry

Titre : Le Bilan de l’intelligence (61 pages)

Editeur : Editions Allia, 2011.

31 mai 2011

Côte d'Ivoire : Mamadou Koulibaly abandonnerait-il la veuve et l'orphelin ?

              Côte d'Ivoire : Mamadou Koulibaly

                 (Président de l'Assemblée nationale)

         abandonnerait-il la veuve et l'orphelin ?

                                          

                              Lire l'article sur

  http://leblogpolitiquederaphael.ivoire-blog.com 

Mamadou Koulibaly 0001

26 mai 2011

Mots d'excuse (Les parents écrivent aux enseignants)

                         Mots d'excuse

          Les parents écrivent aux enseignants

 

Mots_d_excuse_0001            Voici le livre que tous les enseignants ont rêvé de publier. A un moment ou à un autre de sa carrière, l'enseignant  a pensé ou pense qu'il serait intéressant de publier un livre fait de la somme des mots qu'il reçoit des parents. Patrice Romain l'a fait. Quel est donc cet intérêt ? Avant tout, montrer les rapports houleux entre cette profession et les familles. Permettre ensuite de voir, hors du cercle familial, la relation que les humains ont les uns aux autres avec l'enfant placé au centre des débats.

 

            Il est certain qu'une telle compilation révèle plus que l'humeur des hommes et des femmes. Elle est l'image d'une société à un moment donné. Et l'image de la société française en ce début du XXIè siècle est celle de l'amour de soi, des certitudes vite affichées et de la défense de l'enfant roi. Dans une cinquantaine d'années, d'autres  "mots" révéleront sûrement un autre état d'esprit de notre société.

 

            Mots d'excuse est un recueil plaisant dont la lecture ne peut se faire que ponctuée de rires qui arrachent des larmes. Bien sûr, quand rien ne va, c'est vers l'enseignant, Dieu le Père, qu'il faut se tourner à défaut de l'accuser de tous les maux.

 

            Monsieur,

                        Vous me dites que Christophe était encore en retard ce matin. Je vous promets pourtant que je le lève avant de partir travailler. Pouvez-vous lui expliquer que le plus court chemin pour aller d'un point à un autre c'est la ligne droite et non pas le tour du quartier parce que à mon avis il doit prendre le chemin des écoliers.

            Salutations.

 

            Certains mots sont d'une logique imparable !

 

            Monsieur,

                        Mon fils était en retard hier, mais il navait pas de mot parsse que si je fesais un mot il serait encore plus en retard et vous aurez été encore plus en colère.

 

            Madame,

                        Vous me demandez un mot d'excuse pour le retard exceptionnel de Charlotte. Soit. Ne pensez-vous pas cependant qu'à l'heure où se prépare peut-être la 3ème guerre mondiale il y a des choses plus importantes dans la vie ?

            Salutations distinguées.

 

            Et sur les retards, il ne faut pas être trop pointilleux ; sinon....

 

            Monsieur,

            Oui Thomas arrive souvent en retar et non je ne fait pas de mot. Mais si vous voulez maidé le matin avec les quatres a habiyé, ya aucun problème je vous ouvre la porte quand vous voulez.         

 

            Il arrive que ces mots nous introduisent directement au coeur des foyers et parfois même des conflits conjugaux.

 

            Monsieur,

                        Veuillez excusé l'absence de Cédric hier mais ses mon ex mari qui l'avez ce week end et il est parti chez les parents à son espesse de copine en Bretagne et ce faignant il a pas eu le courage de me le rendre dimanche soir il la gardé à dormir chez lui mais ne vous en faite pas j'ai téphoné à mon avocat et ça va chaufé pour son matricule car lécole ses important.

 

            Et c'est justement sur ce dernier chapitre que les avis divergent sur l'intérêt de Mots d'excuse. Dans le Cahier du "Monde" N° 20413 du vendredi 10 septembre 2010, Jean Birnbaum semble nous dire qu'il n'est pas sain d'étaler ainsi la photographie de la misère : « ... tout le malaise vient justement du fait qu'aucune photographie n'est neutre, et que celle-ci est livrée sans légende. Or, par de-là leur désordre apparent, les "mots d'excuse" laissent entrevoir une société d'ordre, un univers où tout accroc aux règles se trouve sanctionné par l'exclusion des plus faibles, à jamais "inexcusables". Pour en prendre la mesure, il aurait fallu inscrire ces écritures précaires dans leur contexte culturel et social. »

 

            Il apparaît évident que l'auteur de l'article a fait une lecture misérabiliste et catégorielle du livre. Nulle part dans ce recueil n'apparaît la volonté de montrer du doigt les plus pauvres même si dans l'esprit du commun l'orthographe approximative de certains "mots" nous y renvoie.

 

            Il convient ici de rappeler à Jean Birnbaum deux choses : La première, c'est que l'école de la République accueille indistinctement les enfants de tous les milieux sociaux et culturels. Il est même sûr que certains "mots" émanent de la plume de ceux que l'on nomme communément les notables des cités de France. La misère de l'esprit de notre époque y apparaît autant que dans les écrits à orthographe approximative. En d'autres termes, la misère de l'esprit n'est pas le monopole des pauvres. La deuxième chose, c'est que l'orgueil n'est pas non plus le monopole des riches. Et bien souvent les pauvres le clament beaucoup plus fort parce qu'ils pensent que les riches les croient indignes de ce sentiment.

 

            Aussi, on ne peut nullement considérer la publication de ces « Mots d’excuse » comme une façon de sanctionner les plus faibles ou de les montrer du doigt afin de les frapper d’une quelconque exclusion. Tous les parents qui s’expriment par ces mots n’ont absolument pas le sentiment d’être des faibles, des parias qu’il faut cacher, qui n’ont pas le droit de faire valoir leur sentiment parce qu’ils ont une orthographe boiteuse. Non ! Tous témoignent d’une volonté de se faire entendre, de dire qu’ils existent ! C’est justement pour cela qu’ils écrivent. A force de ne les considérer que comme des faibles, les médias et les hommes politiques ne les écoutent jamais. Bien sûr, on sourit et on rit en lisant ces « mots ». Mais chacun d’eux porte en lui la fierté des êtres, parfois fragiles certes, mais des êtres qui n’attendent qu’une chose : être entendus !  Et l’enseignant auquel ils s’adressent est pour eux un agent de l’Etat, une oreille de l’Etat. Pourquoi donc se gêner pour une fois qu’on a cette occasion ? Leurs propos devraient-ils être cachés parce que remplis de maladresses, de fautes lexicales et grammaticales ou parce qu'ils révèlent leur univers ? Quelle injustice ! 

 

Raphaël ADJOBI

 

Auteur : Patrice Romain

Titre : Mots d'excuse (125 pages)

Editeur : François Bourin Editeur, août 2010

23 mai 2011

Les pages politiques de Raphaël

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28 avril 2011

Noires blessures (un roman de Louis-Philippe Dalembert)

  Noires blessures

                   (un roman de Louis-Philippe Dalembert)

 

Noires_blessures_0004            Dès le départ, c’est un châtiment physique artistique qui nous est donné. On devine aisément que le Noir - la victime - est l’employé ou le subordonné du Blanc, son bourreau. Mais on ne comprend pas pourquoi le châtiment lui est infligé au son de la musique et en exécutant des jeux de jambes à la Mohamed Ali alias Cassius Clay.

 

            Pour comprendre ce sadisme apparent, l’auteur nous fait remonter dans le passé des deux personnages comme on remonte par un long tunnel dans la conscience pour expliquer le présent. Et que découvre-t-on ? Je me contenterai de vous donner la couleur de la substance qui a conduit ces deux êtres nés sur des continents différents à se rejoindre et à sombrer dans ce que tout lecteur qualifiera de traquenard de la vie pour ne pas dire du destin.

 

            C’est Mamad, le Noir, qui le premier raconte sa vie faite de l’absence du père mort alors qu’il n’avait que sept mois ; une vie marquée par la faim qu’il s’évertuait à cacher pour ne point ternir l’image d’une mère courageuse mais dont la ténacité ne pouvait venir à bout de la pauvreté omniprésente. Benjamin d’une famille de sept enfants, dès la classe de sixième, il troque son rang de petit dernier jouissant de la protection de tous pour devenir « celui dont la mission consiste à sauver le reste de la famille, à la sortir de la gêne ». S'appuyant sur son extraordinaire mémoire qui laisse présager un avenir certain, il use de stratagèmes auprès de ses camarades pour s’offrir de maigres repas afin de ne pas abandonner ses études. Mais c'est en définitive l'image d'un enfant au cœur flétri par les humiliations auxquelles l’expose la pauvreté de sa mère qui ne peut s’acquitter de manière régulière du coût de sa scolarité qui s'impose à l'esprit du lecteur.

 

            Rarement la peinture de la pauvreté a été aussi poignante dans un roman ; rarement celle de la faim a montré un visage aussi douloureux. Et quand l’espoir se brise et que la faim aiguillonne l’imagination, l’appel de l’exil, même chargé d’images tristes, apparaît comme une solution. A ce moment du livre, l’auteur produit quelques belles pages d’analyse sur la tentation de l’exil. Mais comme dit Mamad, « on accroche souvent ses rêves plus haut que la réalité ». Il finira donc domestique chez un Blanc de son pays.

 

            Laurent, le Blanc, le parisien, n’a pas la stature élancée d’un athlète. Mais son père, un soixante-huitard passionné de jazz et grand admirateur des sportifs noirs - en particulier de Mohamed Ali  -  lui fait quotidiennement partager les passions que sa femme ne peut supporter. Assurément, Jean-Philippe Dalembert signe dans ce roman de très belles pages sur les conflits conjugaux vus sous l’angle de l’enfant. L’une des particularités de ce roman est d’ailleurs de traiter de manière très complète et convaincante certains sujets comme la place des Noirs dans le sport, la ségrégation raciale au sein de l’armée américaine lors de la dernière grande guerre, la multiplication très contestable des ONG que l’Europe destine aux pays pauvres sous le couvert d’action humanitaire. C’est d’ailleurs ainsi que Laurent va partir en Afrique et s’occuper de protéger des singes. Mais si comme Mamad, Laurent traîne dans son esprit la présence constante du père absent, lui a connu son père et n’a jamais pardonné à ceux par qui sa mort est arrivée. Et il porte plus douloureusement cette absence d’autant qu’elle lui semble exiger vengeance.

 

            En présentant ce roman comme un retour au passé pour expliquer le présent, on croit, dès les premières pages, se lancer dans la lecture d’une histoire aux contours lisses et donc sans grand intérêt. Erreur ! Ce roman est une œuvre très riche en réflexions sur le fonctionnement de notre société et son impact sur l’esprit des hommes. D’ailleurs, la profusion des thèmes qu’il contient et qui sont traités avec une extraordinaire justesse en fait plus qu’un roman ; c’est une sorte d’œuvre psychanalytique de certains maux comme la faim, la pauvreté, l’absence de la figure du mâle dans la construction de l’individu. Ce roman nous rappelle la fragilité des êtres qui nous entourent ; des êtres souvent brisés, porteurs de blessures de toutes sortes que nous ignorons et qui conditionnent les comportements que nous ne comprenons pas.

 

Raphaël ADJOBI

 

Titre : Noires blessures, 222 pages

Auteur : Louis-Philippe Dalembert

Editeur : Mercure de France

23 avril 2011

Mes pages politiques

  Notes à mes amis bloggeurs et aux visiteurs inconnus     

 

                              Mes pages politiques

                        sont désormais sur Ivoire blog :

       http://leblogpolitiquederaphael.ivoire-blog.com

             

                   Ce blog-ci garde sa vocation première

 

                                     Nouvel article !

Les Africains de la diaspora solidaires de Laurent Gbagbo

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NB : Lien permanent en haut à droite de ce blog ! 

17 avril 2011

Moreau de Saint Méry, métis créole ennemi des Noirs au XVIII è siècle

                Moreau de Saint Mery, métis créole,*

               historien érudit et homme politique français,

                         Ennemi des Noirs au XVIII è siècle 

 

* Selon certains, Moreau de Saint Méry serait créole (originaire des colonies antillaises) et nom point métis et créole. Il faut espérer que ceux qui disent cela ne fondent pas leur opinion sur la seule blancheur de sa peau. Quant à mon article, il est basé sur ce qu'en dit Marylène Patou-Mathis.  

 

Moreau_de_StM__0002            C’est en lisant Le sauvage et le préhistorique, miroir de l’homme occidental de Marylène Patou-Mathis (éd. Odile Jacob) que j’ai découvert l’extraordinaire portrait de Moreau de Saint Méry, métis créole, historien érudit et homme politique conservateur.  Si son histoire que je livre ici choque tous les lecteurs noirs, je m’en réjouirai. Car alors ils sont capables de bon sens pour se laisser aller au même sentiment à l’égard de certains acteurs de l’histoire récente des pays d’Afrique. S’allier avec les Blancs pour combattre les Noirs au nom de ses intérêts et ambitions personnels, c’est ce que fit Moreau de Saint Méry au 18 è siècle ; et avec l'excès qui caractérise tous les Noirs et tous ceux qui ont un soupçon de sang noir qui se disent amis des Blancs.

 

            Il est connu que c’est avec la traite négrière atlantique que la catégorisation des humains en « civilisés » (Blancs et chrétiens) et « sauvages » (naturels) a pris son essor en Europe. Afin de justifier l’esclavage, on cherche alors par tous les moyens à déterminer la place du Noir dans l’échelle des Êtres. La science et le discours philosophique émettent les hypothèses les plus folles. C’est à cette époque que l’on tient la parenté entre l’homme et le primate comme une considération digne de foi. Mais la reconnaissance de l’unité de l’espèce par les naturalistes et les philosophes n’empêche pas la croyance ferme en l’idée de la dégénération de la couleur blanche – considérée comme originelle – pour expliquer la diversité de l’espèce humaine et par la même occasion l’infériorité des Noirs. Si à l’origine l’homme est blanc, le Noir n’est donc rien d’autre qu’une chute ou un retour vers l’animalité.

 

            Dans toute l’Europe, on se perd dans des hypothèses et des analyses fantaisistes pour asseoir la place du Noir parmi les hommes. La catégorisation aboutit forcément à la « racialisation ». On peut classer les hommes en quatre races, disent les uns. On peut les classer en cinq ou six, disent les autres. C’est alors qu’entre en scène Moreau de Saint Méry, métis mais colon, soucieux du maintien de l’ordre colonial naissant et qui avait, en 1771, crée un « Comité colonial » au sein du parlement de Paris. Issu d’une famille de notables de la Martinique, c’est un grand partisan d’une différenciation raciale fondée sur la couleur de la peau. Auteur d’une Histoire de Haïti et propriétaire d’esclaves, il va violemment s’opposer à Diderot qui au nom du « droit naturel » critique les conquêtes des terres étrangères et dénie aux Européens le droit de ces actes. Lui, Moreau de Saint Méry, « il revendique le despotisme légal du régime esclavagiste et la ségrégation contre les hommes libres de couleur[…] Opposé au droit des autres métis à Saint-Domingue, son île d’adoption, il propose une échelle des Êtres comprenant cent vingt-huit variantes qui va de "Blanc pur" (au sommet) au "Noir pur" (à la base)». Dans l'entreprise de « racialisation », il fait donc mieux que les scientifiques blancs exempts de sang noir! Une goutte de ce sang rendrait-il plus amer ?

 

            A ce stade du livre, je reste sans voix, ahuri. Une seule réflexion me vient à l’esprit : il n’y a pas mieux que le Noir ou celui qui a quelque ascendance avec cette couleur de peau pour servir de fer de lance aux combats des Blancs contre les Noirs. A toutes les époques, les meilleurs ennemis des Noirs, ceux qui proposeront les méthodes les plus violentes et les plus expéditives contre les leurs seront les Noirs eux-mêmes. Fier de porter le masque blanc qui le fait ami des Blancs, le Noir devient un preux chevalier qui choisit toujours sa victime parmi les siens.

 

            Pour achever son œuvre, Moreau de Saint Méry votera en 1791 l’inscription de l’esclavage dans la Constitution française. Inquiété par ses adversaires, il se réfugie aux Etats-Unis d’où il reviendra en 1798 pour occuper, grâce à Napoléon 1er, un poste au Ministère de la Marine et une affectation en Italie, à Parme.

 

            Mais, me direz-vous, ceux qui aujourd’hui, çà et là, appellent sans vergogne la guerre contre leur pays pour sauvegarder leurs intérêts, ceux qui confisquent l’argent des pauvres en demandant aux Blancs de fermer leurs banques, ceux qui affament les leurs en demandant aux Blancs de ne pas acheter leurs produits, ceux-là sont-ils meilleurs que Moreau de Saint Méry ? Quiconque est incapable de s’indigner des maux d’aujourd’hui et de les combattre doit se garder de juger sévèrement ceux que l’histoire nous remet en mémoire.      

 

Raphaël ADJOBI

6 avril 2011

Laurent Gbagbo entre dans l'histoire avant l'heure

           Laurent Gbagbo entre dans l’histoire

      avant l’heure

 

Laurent_Gbagbo_ds_l_Hist_0001_crop            Je suis de ceux qui n’avaient absolument pas compris le repli du président Laurent Gbagbo sur les seuls symboles institutionnels après avoir abandonné le reste du pays aux mains des rebelles. J’ignorais que, dès le départ, la partie était inégale suite à la décision de l’armée française en Côte d’Ivoire ainsi que celle de l’Onuci de participer activement aux côtés des rebelles à sa chute en les transportant et en les renseignant sur les positions ennemies.

 

            C’est le moment de me rattraper en participant à l’hommage que le monde entier semble lui rendre en mettant en évidence la ligne du combat qu’il mène depuis son élection en 2000. Dans aucun des films documentaires que je rassemble ici comme pour constituer un cabinet d'archives, jamais sa légitimité n’est contestée et jamais sa réélection n’est mise en doute. Les investigateurs attentifs (majoritairement européens) qui scrutent les événements afin de nous donner une lecture claire de l’histoire récente de l’Afrique et de ses relations avec les grandes puissances sont tous unanimes : Laurent Gbagbo est pour l’occident l’homme à abattre parce que tout en octroyant des contrats aux hommes d’affaires français, il a entrepris de diversifier ses contrats en introduisant la Chine dans l’Ouest africain. Au Congo, le fils Kabila semble suivre son chemin et est également mal vu.

 

            Avant sa mort, Laurent Gbagbo est entré dans l’histoire, abandonné par ses pairs. Rare sont les hommes politiques sur cette terre qui ont connu une gloire semblable. Aujourd’hui, aucun film sur la géopolitique africaine ne peut se permettre de ne pas mentionner son nom. Chaque jour ajouté à sa résistance au néo-colonialisme franco-américain est une étoile supplémentaire à sa couronne de combattant pour l'indépendance de l'Afrique. Il est temps que sur ce continent et en Europe des manifestations s’organisent pour dénoncer non seulement le lynchage médiatique dont il est l’objet mais surtout cette guerre inique menée contre sa personne par la France et les Etats-Unis. Car c’est au nom des peuples français et américains que la chasse à l’homme est engagée par ces deux pays occidentaux qui lui refusent - de manière officielle depuis ce 4 avril 2011 - le droit de se défendre contre ses ennemis locaux.

 

            Voici donc la série de documents que vous pourrez venir consulter autant de fois que vous voudrez. Je voudrais saisir l’occasion pour remercier le blogueur Delugio pour le suivi régulier qu’il fait des événements en Côte d’ivoire. De nombreux liens que je donne ici mènent d’ailleurs à son blog que vous gagnerez à visiter quotidiennement.

 

Témoignage de Dominique-François UGEUX, ancien député

belge, président de l’association royale de la presse Nord-Sud

 

QUESTION : Qu’est-ce qui n’a pas marché pour qu’on en arrive à une telle crise après l’élection présidentielle ?

DOMINIQUE-FRANÇOIS UGEUX : En tant que président de l’Association royale de la presse Nord-Sud, j’étais ici sur la terrasse de l’hôtel Pullman pendant la proclamation des résultats. Vous devez savoir qu’ici, il y avait des journalistes correspondants de chaines que je ne vais pas citer. Ils venaient s’asseoir sur la terrasse pour discuter et surtout pour capter leur satellite pour le journal en duplex. A cet endroit, j’ai assisté à une scène des plus révoltantes au monde. Ce que je vais vous dire, résume beaucoup de choses sur la crise en Côte d’Ivoire, et n’appellera pas d’autres commentaires. Il était 17 heures 15 mn, le lundi 6 décembre 2010, ici à la terrasse de l’« hôtel Pullman ». J’échangeais avec un journaliste avec lequel j’avais lié connaissance au premier tour et qui était là pour le second tour de l’élection présidentielle. On discutait de la déontologie et de la liberté de la presse. A 18 heures, 19 heures pour Paris, avec son portable et l’amplificateur, il appelle Paris à un mètre de moi. Il a dit « allo ! Paris, je fais la manchette sur Abidjan ». « Il y a des embouteillages, tout est normal, il fait calme, Abidjan bouge, le peuple est heureux, Laurent Gbagbo est élu ». Alors on entend Paris dire: « tu ne peux pas dire ça. Tu dois dire qu’il y a une tension vive à Abidjan que les Ivoiriens ont peur, les rues sont désertes, les Ivoiriens contestent la victoire de Gbagbo ». Voilà ce dont j’ai été témoin. En temps que président de l’Association royale de la presse Nord-Sud, je dis que c’est indigne d’un pays comme la France. L’objectivité n’existe pas mais l’honnêteté intellectuelle existe.

 

Le film sur la vie et le combat politique de Laurent Gbagbo :

http://unevingtaine.blogspot.com/2011/04/un-homme-dont-le-nom-brillera.html

 

Le film « Laurent Gbagbo dans le tourbillon du Golfe de Guinée »

http://unevingtaine.blogspot.com/2011/03/laurent-gbagbo-dans-le-tourbillon-du.html

 

Un article du journal burkinabé qui est un véritable hommage à la résistance de Laurent Gbagbo à l’attaque concertée entre rebelles ouattaristes, forces françaises Licorne et forces onusiennes Onuci.

http://www.sanfinna.com/avuedemonde1.htm

 

Une vidéo réalisée à Yopougon, banlieue d’Abidjan, le 1er avril à 15 h par un résident étranger qui prend en flagrant délit la force française Licorne déversant sur le toit d’un immeuble des tireurs d’élite lors d’une manifestation des partisans du président Laurent Gbagbo. 

http://unevingtaine.blogspot.com/2011/04/la-licorne-depose-ses-snipers-francais.html

 

Les Camerounais se prononcent sur la crise ivoirienne (1ere partie)

http://www.rti.ci/cgi-bin/page.cgi?g=Detailed%2F3245.html;d=1

 

Les Camerounais soutiennent la C. Ivoire (2e partie)

http://www.rti.ci/cgi-bin/page.cgi?g=Detailed%2F3347.html;d=1

 

 

Raphaël ADJOBI

31 mars 2011

Laurent Gbagbo perd la Côte d'Ivoire

  Laurent Gbagbo perd la Côte d'Ivoire

 

J’ai rédigé l’article ci-dessous hier soir après vingt heures. J’étais alors loin de croire que ce que j’écrivais à propos de la conquête de l’ouest et la prise de San Pedro allait être le sujet d’actualité de ce jeudi 31 mars. France Inter a, en effet, annoncé ce matin la prise de San Pedro par les Rebelles. Je vous livre mon texte sans aucune modification.  

 

Election_en_C            Il était difficile de penser qu'en si peu de temps Laurent Gbagbo braderait le capital confiance que des millions d'Ivoiriens ont placé en lui en soutenant les institutions du pays contre les forces étrangères et leur missionnaire Alassane Ouattara. Fin politique, il s'est en quelques jours révélé un piètre combattant attendant l'ennemi terré dans son palais d'Abidjan.

 

            « Ils ont la montre, nous avons le temps », scandait Blé Goudé lors du dernier rassemblement des patriotes sur les bords de la lagune Ebrié à Abidjan les 27et 28 mars. En peu de temps, ce sont les partisans de Laurent Gbagbo qui ont commencé à regarder leur montre. Mais est-ce que cela vaut encore la peine ? N'est-ce pas du temps perdu ? Pire, n’est-il pas déjà trop tard ? Ce sont désormais les rebelles qui prennent bien leur temps. Tout est devenu si facile pour eux qu'ils n'y croient pas eux-mêmes. Alors ils se méfient.

 

            Laurent Gbagbo est en train de perdre le pouvoir et la confiance des Ivoiriens - une double perte donc - pour ne pas avoir eu l'intelligence militaire d'endiguer immédiatement les premières attaques des rebelles dans l'ouest du pays. C'est à croire qu'il n'y a toujours pas d'armée en Côte d'ivoire pour veiller au moins sur les limites de la zone loyaliste. Occupés à contrôler les combats de rue d'Abidjan, Laurent Gbagbo et ses soldats ont complètement oublié le reste de la Côte d'Ivoire libre.

 

            La stratégie des soldats d'Alassane Ouattara est simple : se faire convoyer par l'ONUCI vers les différentes villes de l'intérieur afin d'en prendre possession en surgissant comme par enchantement. Au milieu du mois de mars, c'est un convoi de l'ONUCI que les jeunes de Bonoua (à 60 km à l'Est d'Abidjan) ont empêché de pénétrer dans leur ville en se couchant sur la route nationale qui la traverse. Sans cette vigilance, l'ONUCI aurait laissé armes et rebelles dans un coin de la ville. Et un beau matin, ces derniers auraient surgi et déclaré la ville entre leurs mains.

 

            Si cette stratégie se poursuit, c'est parce que le pouvoir militaire a fait preuve de faiblesse en se montrant attentiste. Car au départ, les rebelles semblaient plutôt privilégier le combat à long terme. Aussi visaient-ils la prise de tout l'ouest du pays jusqu'au port de San Pedro afin d'avoir accès au deuxième port du pays dans le cas où les forces s'équilibreraient et où un nouveau cessez-le-feu mettrait fin aux combats. Imaginez donc les rebelles tenant le nord et l'ouest du pays. La portion restant à Laurent Gbagbo serait réduite à si peu de chose qu'il serait ridicule qu'il persistât à se maintenir au pouvoir au nom de la légitimité constitutionnelle. D'autre part, le vieux projet burkinabé d'avoir un accès à la mer serait accompli. Chasser Laurent Gbagbo du pouvoir serait même devenu chose inutile. A défaut d'avoir toute la Côte d'Ivoire, les Burkinabé et leur émissaire Alassane Dramane Ouattara auraient un port et plus de la moitié des ressources agricoles et minières du pays.

 

            Mais voilà que devant leur percée, seul le silence leur répond. Apparemment, aux armes des rebelles Laurent Gbagbo ne compte n'opposer que les prières et le patriotisme des sudistes qui l'ont sauvé du coup d'état français de 2004. Devant donc le silence, les rebelles semblent désormais avoir chosi la guérilla urbaine plutôt que la conquête de l'ouest ou peut-être les deux à la fois. En s'installant dans les villes, ils n'offrent plus un front unique aux armes des loyalistes. Cette technique rendra à ceux-ci la tâche difficile quand il faudra reprendre les villes occupées. Ou ils hésiteront à tuer les leurs pour déloger quelques rebelles ou ils attaqueront et le carnage sera si grand que prétextant l’aide humanitaire, les forces de l’ONU (ONUCI), celles de la France (Licorne) et celles de la CEDEAO interviendront pour remettre par la force le pouvoir à Alassane Ouattara.

 

Raphaël ADJOBI 

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